Entreprises, de la raison d’être à la raison de faire ?
Longtemps enfermées dans la recherche unique de rentabilité et de profit, les entreprises ont fait évoluer leur être au monde, conscientes que leurs obligations morales sont autant d’opportunités économiques, que leur devoir est aussi leur salut.
Lucides sur la confiance relative qu’elles inspirent et les critiques qui leur sont adressées, les entreprises rassurent et questionnent à la fois. Comment peuvent-elles bâtir la société de demain et concilier quête de progrès et recherche de sens collectif ? En un mot : Bienfaisance. Ce substantif n’est pas seulement une vertu individuelle, mais un devoir social au sein d’une société confrontée à l’urgence climatique et à des transformations sociales profondes.
Bien plus que des initiatives isolées, la bienfaisance induit un changement complet de système et de perspective sur l’utilité et l’action d’une entreprise, sur sa pratique du Bien. Il ne s’agit pas d’écrire de nouvelles raisons d’être mais de créer des modèles fondamentalement nouveaux et ainsi passer de la raison d’être à la raison de faire.
Dans cette perspective, l’authenticité de la démarche est essentielle. Il ne suffit pas d’appeler au progrès pour l’incarner. L’incantation sans les œuvres est vaine, voire dangereuse. La bienfaisance est la démonstration, concrète des efforts fournis. Dans un monde où prime l’individualisme, les entreprises bienfaisantes sont la plus belle victoire de l’intérêt général sur l’unique recherche de profits. Soyons indulgents, le chemin sera long et pavé d’embûches.